Jonathan Rives n’a pas peur du vide. Et pour mener à bien sa tâche, c’est mieux. Jonathan, à 23 ans, est depuis 2005 grimpeur-élagueur et a créé son entreprise, Grimpvert09, au Carla-Bayle. Formé à l’école d’élagage d’Auterive, diplômé d’Etat taille et soins des arbres et travaux en milieu acrobatique, l’une de ses spécialités, il joue les funambules à la cime des arbres, qu’il atteint avec une aisance digne d’un athlète. Appelé pour abattre, à Daumazan, chez Jacques et Isabelle Massat, un « cedrus atlantica » (cèdre de l’Atlantique) d’une hauteur de 26 m qui menace à chaque grand coup de vent les habitations, Jonathan Rives commence son ascension par l’échelle puis se fraye un passage de branche en branche jusqu’au sommet. Vigoureusement attaché en deux points, l’une par la longe courte et un rappel avec la corde de grimpe, le grimpeur-élagueur, la tronçonneuse suspendue à sa taille, fixe la fausse fourche autour du tronc et y passe la corde de rappel. Puis, débitant de haut en bas les branches, il se retrouve ainsi sur un mât complètement dépouillé, ressemblant à un banal poteau. Jonathan, regagnant le sommet, commence alors à débiter le tronc par morceaux de 50 cm qu’il pousse pour les faire tomber. Aussi à l’aise, en tout cas en apparence, que sur le plancher des vaches, il avoue que ce métier très spécialisé, il ne le fera pas toute sa vie : « Je me donne jusqu’à 30 ans, après on verra ». Et même si tous les éléments de sécurité sont calculés au plus juste, le danger est toujours présent. « Je travaille toujours avec un collègue qui reste, lui, au sol. On ne sait jamais, si la corde venait à se prendre dans l’amas de branchages ! » En deux heures trente, ce travail est terminé, mais d’autres missions l’attendent. Car Jonathan effectue aussi quelques travaux périlleux, la pose d’enseignes et pancartes, par exemple en haut des silos de la coopérative agricole.
La Dépêche du Midi du 20/03/2010 – Lien vers l’article